Qui sommes-nous ?

Le projet du Centre de Recherche Historique du Léon intéresse l’histoire de la Bretagne contemporaine car l’historiographie bretonne est un domaine très vaste. Comme tous les projets, il n’échappe pas aux querelles de clochers « picrocholins ». En partant de sa propre expérience, Jeremi Kostiou, fondateur du Centre de Recherche Historique du Léon souhaite apporter une vision nouvelle et différente de ce que l’on appelle l’Histoire, en réaffirmant que non, tout n’a pas été écrit sur notre Histoire.

Le Centre de Recherche Historique du Léon (CRHiL) est un établissement privé à caractère scientifique et culturel organisé sous forme d'une association se référant à la Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, il est une initiative d’en bas. L’initiative d’un jeune historien né en 1990, souhaitant diffuser l’Histoire, la culture et le patrimoine du Léon et de manière plus générale de la Bretagne à travers ses archives et ses recherches qu’ils mènent depuis une vingtaine d’années.

Les archives collectées sont très variées et mêlent textes, photographies, peintures et objets anciens, certains remontant au XVIIe siècle. Le fonds du CRHiL comprend au 31 mai 2016, 983 fonds d’archives privées, 596 titres de périodiques, ainsi que des ouvrages, films, vinyls, CD, DVD de toute sorte.

Bien qu’étant une simple initiative privée « d’en bas », l’objectif est de faire de l’histoire, et non plus seulement d’en consommer. C’est-à-dire essayer de produire de manière participative un certain nombre de savoirs, de connaissances qui seront tôt ou tard destinés à être diffusés, partagés, communiqués, et publiés afin que le plus grand nombre puisse se l’approprier, que ce soit sur papier ou sur Internet. A ce titre le Centre de recherche historique du Léon est membre du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS/École nationale des chartes).

Toute proportion gardée, le CHRiL fait sien du constat des membres du collectif Unthergunther. Les membres de ce collectif se présentent comme des conservateurs du patrimoine délaissé et se sont donné comme mission de préserver la partie non-visible du patrimoine, c’est-à-dire une partie qui ne soit « ni accessible, ni apparente au public, et le plus souvent, pas plus à l’administration qui en a la charge. Le patrimoine oublié en un mot… délaissé… presque perdu », précise ainsi Lazar Kunstmann membre du collectif, dans l’ouvrage La Culture en clandestins(1).

Lazar Kunstmann rajoute: « Il y a un patrimoine qui fait l’objet de peu d’efforts de conservation, c’est ce qu’on peut appeler le patrimoine commun, dont l’intérêt technique, artistique ou patrimonial n’est pas perçu, forcément, par un œil non averti, n’est pas perçu du plus grand nombre. […] Alors qu’un patrimoine exceptionnel, un édifice prestigieux, un tableau, une sculpture remarquable fait elle l’objet d’une grande attention du public et donc des autorités qui sont censées la gérer, la conserver. Le problème c’est que le patrimoine qui fait l’objet du plus grand effort est celui qui, par définition, est le moins représentatif de l’époque qui l’a vu naître(2). »

Pour celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne contemporaine, la bibliothèque numérique du Centre de Recherche Historique du Léon est bien entendu une bonne nouvelle qui deviendra un outil utile. En effet, qui pouvait il n’y a ne serait-ce que quelques mois savoir qu’un jeune historien en herbe possédait autant de documents relatifs à l’histoire de Bretagne ? Sans doute bien peu. Ce projet permettra d’interroger une nouvelle source d’archives et d’obtenir par conséquent, espérons-le, des résultats à la hauteur de cette ambition. Bien entendu il faudra pour cela être conscient et prendre son temps, le temps de l’inventorisation et de la valorisation du corpus mais aussi, et peut-être même surtout, celui de la réflexion et de l’analyse critique de la documentation par son créateur et ses collaborateurs. Soit au final, comme le dit si bien Erwan Le Gall:

Le temps qui fait l’essence même de l’histoire en tant que science sociale.

Lieu de réflexions et d’initiatives, le CRHiL entend défendre les intérêts des passionnés du patrimoine et de l’histoire, promouvoir la recherche et sensibiliser le grand public à l’importance de sa conservation. Ce qu’Erwan Le Gall a écrit dans son article au sujet du blog Enklask de Benoît Kermoal (doctorant à l’EHESS), pourrait également définir le projet du CRHiL:

Ce carnet de recherche est donc d’une réelle importance car il ouvre au plus grand public la porte de l’atelier de l’historien, lui permettant de l’observer au travail. Ce faisant, il s’agit-là d’un fantastique outil permettant de lutter contre les « conspirationnistes » et autres tenants d’une « histoire officielle » qui ne serait détenue que par quelques « élus » puisque selon ces tristes sires, c’est bien connu, les archives sont interdites au grand public…

Le CRHiL souhaite en effet tenter une expérience alternative à contre-courant et, pourquoi pas, de ce fait, repenser les problématiques sur la pratique historienne actuelle.

Autant le dire tout de suite, le CRHiL ne prétendra aucunement à l’exhaustivité et n’imagine pas faire le tour de questions aussi vastes en seulement quelques initiatives. Néanmoins, nous espérons que ces quelques projets suffiront à faire apprécier la démarche.

Pour en savoir plus sur le Centre de Recherche Historique du Léon, voir le site et la page Facebook

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1. Lazar KUNSTMANN, La culture en clandestins. L’UX, Vanves, Éd. Hazan, 2009.

2. Émission France Culture du 1er septembre 2016, Untergunther, réparateurs clandestins du patrimoine.